Le texte Intégral de la LAP 154 d’oct. 2016

EDITORIAL : Veut-on encore d’une pédiatrie libérale en France ?

Comme vous le savez, un nouveau bureau a été élu lors du dernier Conseil
d’Administration dont j’ai l’honneur d’assurer la présidence. Je serai assistée pour assurer cette charge par:
– Dr Luc RÉFABERT Secrétaire Général;
– Dr Anne PIOLLET Secrétaire Général Adjoint;
– Dr Jean-François PUJOL Secrétaire Général Adjoint;
– Dr Eric VAN MELKEBEKE Premier Vice-Président,
Responsable de la Commission nouveaux modes d’exercice;
– Dr Sophie BARROIS Vice-président,
responsable de la Commission PDSA-CDS;
– Dr Patrice LEGASAL Vice-président,
co-responsable de la Commission Néonatologie;
– Dr Stéphan MENU-GUILLEMIN Trésorier;
– Dr Fabienne KOCHERT Trésorier Adjoint,
co-responsable de la Commission Néonatologie;
– Dr Francis RUBEL Président d’Honneur.
Nous espérons être dignes de nos prédécesseurs, lesquels seront à nos côtés pour nous aider et nous transmettre les fruits de leur expérience.
Une nouvelle convention a été signée le 25 août dernier par trois syndicats (MG France, Le Bloc et la FMF), ce qui suffit à sa validation. Cette convention n’est pas satisfaisante sur de nombreux points.
Certes un début de hiérarchisation des actes a été entrepris, mais c’est loin d’être suffisant, et c’est surtout inadapté à notre pratique pédiatrique.
La simplification des cotations n’est pas à l’ordre du jour puisque les lettres-clefs existantes sont remplacées par d’autres, et pour quasiment la même valeur (la mise à jour des logiciels sera complexe) alors que de nouvelles lettres-clefs sont créées.
Les médecins spécialistes en médecine générale ont obtenu une majoration de 2 € sur l’ensemble de leurs consultations. La MCS (majoration de coordination) utilisée par les autres spécialistes est, elle aussi, revalorisée de 2 €. Les pédiatres, consultés directement ne profitent pratiquement jamais de cette MCS (7 actes par an et par pédiatre en 2014 pour les plus de 16 ans).
Or, le pédiatre n’a droit qu’à une revalorisation de 1 €, et pour les consultations de 0 à 6 ans uniquement.
Cette inégalité de traitement n’est pas acceptable.
Des incertitudes demeurent :
– Le statut de médecin traitant : Il sera applicable en 2018, et payé sur la base de 2017. Or
jusqu’à présent, nous étions en dehors du système.
– La ROSP du médecin traitant de l’enfant : Nous aurions dû être les premiers à l’obtenir et nous avons été relégués avec pratiquement une fin de non-recevoir. En sera-t-il de même cette fois ci ?
D’autres propositions sont inacceptables : La plupart des consultations complexes instituées concernent les enfants mais le pédiatre n’y a pas sa place. Tout juste admet-on le pneumo-pédiatre et le neuro-pédiatre pour deux consultations. C’est une véritable insulte faite à la pédiatrie.
La discrimination entre les secteurs I et les secteurs II : Ce sont les patients qui vont payer la note, puisque les bases de remboursement sont différentes.
Un forfait structure est créé mais les conditions d’application nous excluent de fait de ce
dispositif. L’urgence de nuit en salle de naissance n’est pas du tout valorisée pour les pédiatres alors qu’elle l’est de façon substantielle pour les obstétriciens et les anesthésistes. Serions-nous en maternité, des médecins de second ordre ?
Cette absence de revalorisation, tout comme la non reconnaissance du rôle du pédiatre auprès des enfants, risque de ne pas attirer les juniors vers la pédiatrie.
Alors oui, la question de fond qui se pose est bien la suivante :
Veut-on seulement encore d’une pédiatrie libérale en France ?
Dr Brigitte VIREY, président du SNPF