Face aux lourdes menaces sur le suivi médical des enfants, les pédiatres libéraux tirent la sonnette d’alarme !
Familles, réveillez – vous avant qu’il ne soit trop tard
Alors que vous venons collectivement de traverser deux années douloureuses et anxiogènes mettant en risque les citoyens – et parmi eux les petits – le régulateur s’attaque à l’organisation des soins de la petite enfance et envisage des réformes profondes sans aucune consultation des usagers de soins !
L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) vient de produire un rapport circonstancié sur la pédiatrie, appelant à un nouveau modèle de prise en charge articulant ville et hôpital. Les modifications substantielles du parcours proposées dans le rapport ne permettront plus aux professionnels de santé de suivre correctement la santé des enfants, leur développement moteur et psychologique, et leurs apprentissages. En effet, seuls les pédiatres (quels que soit leur mode d’exercice) sont qualifiés eu égard à une formation longue et experte, un regard parfaitement holistique sur l’enfant et le lien si privilégié à sa famille / fratrie.
L’importance d’un suivi longitudinal, du temps long, d’un regard global éclairé de techniques spécifiques pour dépister certains troubles sont les spécificités uniques de la profession. En faire l’économie c’est mettre tous les enfants en risque ; réserver le pédiatre pour la deuxième ligne, ou pour un suivi de patients souffrant de pathologies chroniques, c’est aussi augmenter l’errance diagnostique, ou ne pas assurer les dépistages essentiels sensori-moteur ou cognitif.
Plus que jamais les pédiatres doivent rester les « experts du suivi en première ligne de l’enfant » et, cela d’autant qu’aujourd’hui de nombreuses villes et régions ont une densité pédiatrique nécessaire pour assurer une prise en charge des enfants et ne pas dégrader le suivi des enfants pour le confort de nos finances. Tous ces éventuels démantèlements pourraient aussi beaucoup coûter au gouvernement et épuiser encore plus des médecins généralistes déjà éprouvés et le plus souvent saturés.
Pour évoluer les pédiatres sont prêts à renforcer toutes les collaborations pour un parcours de soins des enfants pluridisciplinaire. Face aux diverses questions relatives à la démographie médicale ; les professionnels sont favorables à la délégation de tâches encadrées, nombreux sont ceux qui y sont déjà engagés mais ils rappellent l’importance d’une formation adaptée et
non au rabais pour absorber les cohortes de jeunes professionnels qui sortiront prochainement des L2 Santé.
Aujourd’hui et pour nourrir la réflexion de transformation à laquelle ils sont attentifs les pédiatres se déclarent favorables :
- à une amélioration globale de la formation des médecins généralistes notamment dans la prise en charge des pathologies infectieuses et la vaccination
- à un pool de médecins généralistes plus impliqués dans la santé de l’enfant
- à l’arrivée de puéricultrices libérales (la seule limite serait le fonctionnement en réseau )
- à la création de maisons de santé pluridisciplinaires de l’enfant et de l’adolescent et pour celles qui existent à leur juste reconnaissance
- à renforcer la coordination avec l’hôpital
Mais tous ces aménagements devront aller de pair avec une augmentation volontariste du nombre de pédiatres !
Alors que l’été se profile et que les enfants vont bientôt sortir des écoles avec derrière eux une année difficile en pointillé avec des impacts évidents en termes de santé mentale, d’obésité, de retards d’apprentissage, nous, professionnels de soins de la petite enfance, alertons sur le fait que la crise risque de générer des effets sur nos enfants qui pourraient survenir dans les années à venir.
A ce titre nos décideurs ne devraient surtout pas – dans une période de grande fragilité du système de soins – démanteler un secteur majeur pour les citoyens français, les familles ne sont pas prêtes à abandonner leur partenaire de soins de la famille. Les pédiatres libéraux sauront co-construire avec les autres professionnels de santé de la petites enfance (médecins
généralistes, puéricultrices, sage-femmes) – des parcours vertueux pour la qualité de vie à long terme de nos enfants.
Mais surtout nous devrons accompagner les jeunes pédiatres pour une meilleure reconnaissance. De nombreuses innovations organisationnelles peuvent voir le jour autour de la petite enfance comme le déploiement d’assistants médicaux, une délégation de tâches bien encadrée, gage d’efficience du temps médical ainsi que la création de maisons de santé
pluridisciplinaires dédiées au service des enfants et de leur « bien grandir ».
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